Le terme s'utilise surtout en
histoire des religions, pour qualifier des confessions à part entière, mais dont plusieurs composants d'origine sont encore reconnaissables. C'est une religion dont la doctrine ou les pratiques sont un mélange d'éléments pris dans différentes croyances. On ne peut dénier à un syncrétisme le nom de religion, puisqu'il s'agit d'une relation au divin
[1]. Mais, dans la mesure où c'est une construction individuelle, il se place sur un plan très différent de celui des
religions révélées qui sont, pour les croyants, l'expression d'une donnée d'origine.
Le concept de syncrétisme est suffisamment abstrait pour être appliqué à de nombreuses traditions. Ainsi, le
sikhisme compose ainsi l'
hindouisme et l'
islam. L'approche syncrétique permet d'analyser les influences qui constituent une religion, elle doit s'arrêter avant de perdre ce qui en fait l'identité. Les religions de l'
Antiquité étaient très caractérisées par le syncrétisme, qu'il soit d'assimilation ou d'association, rendant les influences entre religions très complexes. Le culte de
Mithra associé à
Apollon dans le
panthéon romain en est un exemple.
La
cohabitation du
bouddhisme et du
shintoïsme au
Japon depuis le VIII
e siècle est un excellent exemple de syncrétisme, toujours observable aujourd'hui. En effet, 83 % des Japonais déclaraient pratiquer le shintoïsme et 75 % le bouddhisme en 2006
[2]. Dans les faits, la plupart des Japonais fêtent les
mariages et les naissances suivants les rites shintoïstes et les
funérailles suivant les rites bouddhistes. De plus, on peut trouver dans la plupart des temples bouddhistes japonais un petit
sanctuaire shinto et un petit autel bouddhiste dans de nombreux sanctuaires shinto.
Un autre exemple de syncrétisme est la situation
indonésienne, dans laquelle les gens, tout en se déclarant adeptes des « grandes » religions (bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam), continuent d'adhérer à des croyances et à observer des rituels relevant des religions traditionnelles.
On retrouve cette pratique trés tôt dans l'antiquité. La Bible fait mention du syncrétisme religieux du peuple d'Israël à l'époque du Roi de Juda, Hoshéa (2 Rois 17). Le verset 33 donne un exemple frappant de ce mélange religieux entre la Loi Mosaïque que Yahvé donna à Israël et « la religion des nations d'où on les avait emmenés en exil »
[3].
À l'époque moderne, la
rencontre d'Assise de 1986 fut taxée de syncrétisme par quelques cardinaux du Vatican, bien que cela ne fût pas l'intention des organisateurs.
Pour autant, une situation semblable s’est développée lorsque des missionnaires ont introduit la religion catholique en Amérique du Sud. Ils ont converti la majeure partie de la population, mais, à l’image des Samaritains de l’Antiquité, ces gens n’ont pas oublié pour autant leurs anciens dieux. Ainsi, au Brésil, de soi-disant chrétiens pratiquent toujours les rites vaudou et célèbrent les fêtes en l’honneur d’anciennes divinités, telle la déesse Iemanjá. On observe le même phénomène dans d’autres pays d’Amérique du Sud.
Source Wikipédia.